E.M : La COFREND (Confédération Française pour les Essais Non Destructifs, organisme chargé de la certification des agents) est une structure fédérale, qui compte quelques permanents, mais vit surtout par l’investissement de nombreux professionnels mobilisés sur ces sujets que sont les compétences des opérateurs de CND et le partage des bonnes pratiques.
Ces professionnels sont « mis à disposition » par leur entreprise. Entre les entreprises et la COFREND, les interactions sont permanentes : ce n’est pas la COFREND qui définit le type de certification à faire passer, mais bien les entreprises qui lui expriment le besoin d’établir une certification spécifique pour ses agents des CND.
E.M : La COFREND est composée de 5 pôles, dont le pôle « Certification » complété par des pôles interdépendants comme le pôle « Scientifique & Technique » et le pôle communication.
La mission de la COFREND va donc bien au-delà de la certification, elle fédère cette profession, cette petite famille des CND sur le plan national et international.
Comment se déroulent les examens de certification côté COFREND ?
E.M : Selon la norme 9712, les examens de certification pour les niveaux 1 et 2, se déroulent dans les 28 centres d'examen agréés COFREND, dont un basé en Algérie, alors que pour les niveaux 3, l'examen se déroule à la COFREND à la Maison des END. En termes d'organisation et de mise en place, c'est tout un suivi via notre plateforme informatique GERICCO, avec des examinateurs, certifiés Niveau 3, que nous accompagnons à travers des stages. Enfin, tout notre système de certification est audité régulièrement par le COFRAC selon la norme 17024 pour répondre aux exigences d'une accréditation ministérielle.
Comment se déroulent les examens de certification côté agent « candidat » ?
E.M : En examen, l’agent candidat doit répondre à plusieurs épreuves :
L’épreuve générale dite Tronc-Commun, laquelle porte sur la connaissance de la physique de la méthode de contrôle et pour laquelle le candidat a à répondre à des QCM (Questions Choix Multiples).
L’épreuve spécifique, qui porte sur la connaissance des produits et techniques propres au Comité Sectoriel considéré.
L’épreuve pratique, qui porte sur la mise en œuvre de techniques propres à la méthode, selon un sujet tiré au sort par le candidat. Cette épreuve intègre, pour les Niveaux 2 uniquement, la rédaction d’une instruction écrite destinée à être appliquée par l’agent de Niveau 1.
Pour les examens des agents de Niveau 3, ceux-ci doivent préalablement avoir satisfait un examen de Base, lequel porte sur la connaissance des matériaux, des procédés d’élaboration des produits, la défectologie propre aux produits issus de la fabrication et de la maintenance du Comité Sectoriel afférent et la connaissance de la norme de certification.
Un agent qui « échoue » à sa certification initiale ou à sa re-certification, est souvent un agent pas suffisamment préparé à l’examen… parfois, par simple manque de temps consacré.
Sur quelles notions repose cet examen ?
E.M : La certification repose sur la connaissance des phénomènes physiques de base des méthodes : même si les appareils changent, les phénomènes physiques en jeu restent les mêmes ! La certification doit permettre de vérifier les compétences et l’expérience acquise par l’agent. De notre côté, nous effectuons, de manière périodique, le maintien technologique des banques de questions et leur remise à niveau, dont le contenu est destiné aux épreuves d’examens.
Où se jouera le futur des CND ?
E.M : Les technologies évoluent, elles arrivent, le plus souvent, du monde médical, avec les sondes multi-éléments (on parle souvent de Phased Array) et son électronique de pilotage. Aujourd’hui une nouvelle approche du suivi de l’intégrité des composants fait ses premiers pas au sein de la Cofrend : le SHM, le « Structural Health Monitoring ».
On parle parfois d’OLM « One Line Monitoring » qui offre la possibilité de faire du suivi temps réel d’une dégradation. Avec l’arrivée du SHM, se pose la question de la donnée : que fait-on des données collectées en quantité massive ? Quand et comment les analyse-t-on ? Le métier de contrôleur va évoluer et nous devons nous y préparer !
Je parlerai également de l’arrivée de l’IA « Intelligence Artificielle » qui modifiera, à terme, l’aide au diagnostic pour les méthodes de contrôle numériques, sans oublier un facteur important dans toute évolution technologique : « L’HOMME » qui est un sujet central de la réussite de toutes activités avec la prise en compte du FOH « Facteur Organisationnel et Humain ».